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Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature (Pl. 90) (8145630710)

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Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature (Pl. 90) (8145630710)

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Summary

CHAN
il en est chez lesquels c'est un dire perpétuel. Le
Rossignol ne chante qu'au printemps. « 11 a trois
chansons, celle de l'amour suppliant, d'abord
langoureuse , puis mêlée d'accens d'impatience
très-vive, qui se termine par des sons filés, respec-
tueux, qui vont au cœur. Dans celte chanson, la
femelle fait la partie en interrompant le couplet ,
par des sons très-doux auxquels succède lui oui
timide et plein d'expression. Ellefuil alors, mais....,
les deuxamansvolligent débranche en branche; le
mâle chante avec éclat. Très-peu de paroles, rapides,
coupées, suspendues par des poursuites qu'on
prendrait pour de la colère, aimable colère!
C'est la seconde chanson , h laquelle la femelle ré-
pond par des mots plus courts encore , ami, mon
ami. Enfin on travaille; c'est une a.l\iirc trop
grande, on ne chante plus. Le dialogue continue,
mais il n'est que parlé, on y dislingue à peine le
sexe des inlerloculetu's. »
«Le Coq, dit le même auteur (Dupont), parle la
langue de ses Poules, mais de plus il chante sa vail-
lance et sa gloire; le Chardonneret, laLinotle , lu
Fauvette chantent leurs amours. Le Pinson chante
son amour et son amour-propre ; le Serin , son
amour et son talent réel ; le màle de l'Alouette
chante une hymme sur les beautés de la nature,
déploie toute sa vigueur lorsqu'il fend les airs et
s'élève aux yeux de sa femelle qui l'admire; l'Hi-
rondelle, toute tendresse, chaule rarement seule,
mais en duo , en trio , en quatuor , en sextuor, en
autant de parties qu'il y a de membres dans la
famille; sa gamme n'a que peu d'étendue, et
pourtant son petit concert est plein de charmes. »
La plupart de ces oiseaux ont un chant qui leur
est propre, et qu'il suffit d'entendre pour le recon-
naître , ils le répèlent plus ou moins souvent,
mais toujours à peu près de même; il en est au
contraire, tels que les Perroquets et certaines es-
pèces des différens genres , qui n'ont pour ainsi
dire qu'un chant d'emprunt ; ils le varient fré-
quemment, disent tantôt celui de cettees pèce, tan-
tôt celui de cette autre, et puis ensuite l'oublient
pour en apprendre un nouveau ; le Moqueur est
surtout i-emarquable sous ce rapport; cet oiseau,
.jui habite l'Amérique méridionale, a la singulière
habitude d'imiter le chant de presqne tous les
•ciseaux; aussi les sauvages lui ont-ils donné le
nom de CencontlatuUi, qui veut dire quatre cents
langues, et les savans celui de Polyglotte, qui si-
gnifie h peu près la même chose. Le Moqueur, qui
appartient h la famille des Merles, est le Turdus
polyglottus de Linné. D'autres espèces n'appren-
nent que par les soins de l'homme ; elles répètent
bien quelques airs , mais seulement après qu'on
les leur a joués un certain nombre de lois; il en est
aussi qui parlent, siffient, et varient de mille
autres manières les inflexions de leur voix; tels
sont les Perroquets, les Corbeaux, les Geais, elc.
Vieillot a donné h une famille de ses Sylvains
anysodactylcs le nom de Chanteurs; parmi les
oiseaux qu'il comprend sous celte dénomination,
les uns chantent en cfl'et, lels sont les Piossignols,
les Fauvettes, les Alouettes, les Brèves et les
87 CHAN
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Merles; mais il en est d'autres, par exemple les
Pioitelets, les Troglodytes, les Mari ins, lesMoJlteux,
et quelques autres, qui sont muets ou à peine sif-
fleurs, Le même ornithologiste a donné, sous le
titre d'Histoire des plus beaux oiseaux Chanteurs
de la zone lorride, un beau volume in-folio, orné de
nombreuses planches exécutées par M. Prêtre, et
dans lequel il a décrit certaines espèces exotiques
des genres Bouvreuil , Fringille , Loœie , Ortolan,
Malimbe , Veuve , Bengali et Scncgali. (Gerv.)
CHANVPvE, Cannabis, (bot. phan.) Une seule
espèce, abondamment cultivée dans toute lEu-
rope, compose ce genre de la Himille des Lrlicées
et de la Dioécie hexandrie. S'il fallait ajouter foi
au plus grand nombre des botanistes et des agro-
nomes , le Chanvre serait originaire de la haute
Asie; mais leur assertion n'est qu'un mensonge de
copistes serviles. Celte plante, d'après mes recher-
ches, est spontanée aux deux régions quasi-po-
laires de l'ancien hémisphère; elle existe égale-
ment dans le nord de l'Europe et derrière les mon-
tagnes Blanches delà Nouvelle-Hollande. Son nom
primitif Kanab est celte ; je le retrouve dans tous
les dialectes de cette langue de la vieille Eurojie;
celui de Cans-java, qu'on lui donne parmi les peu-
ples indiens, tantôt accompagné de l'épilhète iSTa-
lengi, tantôt de celle de Tsj'era, l'une et l'autre
ayant rapport h l'élévation de la tige, est une preuve
incontestable du dire d'Hérodote, qu'ils l'ont reçue
des Scythes ou Germains, lesquels appelaient le
Chanvre Ilanf. Tandis que les habitans du JYord,
surtout les Scandinaves, employaient ce végétal à
la fabrication de leurs toiles pour vêtemens, et
même de celles destinées h la voilure de leurs vais-
seaux , les peuples de l'Orient le recherchaient
uniquement pour se procurer un certain degré
d'ivresse que leur refusaient leurs plantes indi-
gènes. Onnele voit adopté que fort tard, sous le pre-
mier rapport , chez les nations riveraines de la Mé-
diterranée; il n'était point connu des anciens
Egyptiens; le livre des juifs, la Michna, en parle
comme d'un usage récent, et les Turcs ne l'ont
propagé dans les pays qu'ils ont envahis que
comme plante enivrante : c'est des feuilles forte-
ment aromatiques du pied mâle, et des fleurs du
pied femelle , qu'ils se servirent , sous le nom de
HacJiicli, plante par excellence, pour se rendre
maîtres de l'imagination ardente et de l'absolu dé-
vouement de ces fanatiques appelés Assassins par
les Croisés, au lieu de JJ acinchin , qui veut dire
mangeurs de l'herbe hachich.
C en est assez, je croîs , sur le nom et la patrie
du Chanvre, pour prouver que les livres contien-
nent à ce sujet de graves erreurs , que l'histoire
des plantes est à refaire, et qu'il importe de se te-
nir en garde contre tous ceux qui marchent en
aveugles dans le sillon ouvert, qui préfèrent adop-
ter les traditions les plus ridicules à se livrer à des
études critiques , à retrouver les faits historiques.
Le Chanvre est trop généralement connu pour
qu'il soit nécessaire de s'étendre beaucoup ici sur
sa description , sa culture, ses usages; il suffira

d'en dire quelques mots.

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Date

1835
create

Source

Biodiversity Heritage Library
copyright

Copyright info

public domain

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